Le nouveau radar anti-bruit va-t-il apporter un réel changement concernant les nuisances sonores ?  En France, il y a plus de 2,9 millions de deux  roues motorisées, dont la puissance varie selon la tranche d'âge qui le possède.

Ainsi, 70% des moins de 25 ans possèdent un cyclomoteur (moins de 50 cm3). Tandis que les 25 - 64 ans préfèrent les 2 roues de plus de 500 cm3 (source).

Pourtant, en réalité, la puissance importe peu quand il s'agit de préserver notre système auditif. Car il suffit de coups de gaz donnés pour le plaisir, d'accélérations intempestives ou de modification du silencieux d'échappement pour mettre les nerfs en pelote aux habitants d'un quartier.

Le bruit peut souvent être entendu durant de longues minutes après le passage de l'engin, surtout lorsque le conducteur a la fâcheuse idée de circuler au beau milieu de la nuit.

D'où l'engouement pour le radar anti-bruit, un nouveau dispositif destiné à ramener le calme en verbalisant rapidement les motards indélicats.

Radar anti-bruit : une nouveauté... déjà expérimentée avec succès!

Alors que la pollution sonore impacte la santé de plus de 25 millions de personnes, les plaintes liées au bruit des deux roues se multiplient.

Il faut notamment savoir que le nombre de condamnations des rodéos urbains a enregistré une hausse de 40% en 2021 (source). En parallèle, il y a aussi l'explosion du phénomène des "dark kitchens" et donc des livreurs à domicile (source), les riverains qui lancent des pétitions et alertent les municipalités pour tenter d'en finir avec les motos et scooters trop bruyants (source), etc.

Ainsi, depuis novembre 2021 et jusqu'en avril 2022, des expérimentations sont menées via l'installation de radars anti-bruit dans 8 villes françaises :

• Saint-Lambert (Yvelines) ;
• Saint-Forget (Yvelines) ;
• Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne) ;
• Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) ;
• Nice (Alpes-Maritimes) ;
• Toulouse (Haute-Garonne) ;
• Bron (Rhône) ;
• Paris (Île-de-France).

Durant une période indéterminée, 3 modèles de capteurs sonores, fabriqués par des fournisseurs différents, vont devoir prouver leur efficacité. Avec un objectif : avoir la capacité de relever le nombre de décibels émis en fonction de la vitesse du 2 roues.

Par la suite, grâce à cette phase d'étude, un radar anti-bruit sera officiellement homologué. Il sera alors mis à la disposition de l'État et des collectivités territoriales. Concrètement, cela signifie que courant 2022, les premiers PV vont tomber !

La polémique autour du radar anti-bruit

Les futurs radars anti-bruit ont déjà leurs détracteurs.

Sur le principe, personne ne conteste la nocivité des nuisances sonores. Mais en pratique, deux craintes majeures sont exprimées concernant :

• le niveau légal de décibels autorisés ;
• la généralisation des radars anti-bruit.

Les associations de défense des automobilistes et des deux roues soulignent le risque d'une baisse du seuil de décibels année après année. Au final, tout le monde (ou presque) pourrait se retrouver en infraction. De même, si les zones d'installation ne sont pas suffisamment ciblées, le nombre de verbalisations va rapidement grimper... tout comme la grogne des motards.

Rappelons que les radars sont par définition impopulaires, et que leur efficacité est parfois contestée (source). La Cour des Comptes estime notamment qu'ils ne peuvent pas remplacer à eux seuls une stratégie globale et collaborative entre toutes les administrations concernées.

Or les montants des PV peuvent être dissuasifs, surtout lorsque les pots d'échappement ne sont pas conformes. Les contrevenants encourent dans ce cas une amende pouvant aller jusqu'à 1500 euros. Leur moto ou leur scooter peut aussi être immédiatement immobilisé.

Une bonne nouvelle pour les détenteurs de 2 roues

L'arrivée du radar anti-bruit ne doit pourtant pas être vécue comme une catastrophe ! D'abord parce que ces appareils vont contribuer à améliorer la qualité de vie et la santé de millions de personnes.

L'exposition au bruit ne provoque pas seulement un déficit auditif, elle est aussi la source de multiples pathologies (dont les maladies cardiovasculaires). Savez-vous par exemple que plus de 400 000 Français sont tellement stressés par la pollution sonore qu'ils finissent par recourir aux anxiolytiques ? (source : rapport CNB et Ademe).

Ensuite, parce que cela va leur permettre d'éviter de se voir imposer un contrôle technique obligatoire. Ce dernier serait forcément coûteux et pénaliserait aussi les motards responsables !

La France a ainsi négocié avec l'Union Européenne pour substituer un trio de mesures au contrôle technique :

• l'essaimage de radars anti-bruit ;
• la création d'une prime à la conversion ;
• et le lancement de campagnes préventives de sécurité.

 L'avis de Mohamed de Ridphonic

Actuellement, le radar anti-bruit est une solution encore en phase de validation chez nous en France. Mais son principe est plutôt positif !

Ce dispositif va permettre de réduire les bruits volontairement augmentés sur certains types de véhicules, notamment les motos. Les oreilles des riverains vont apprécier...