Le bruit a un impact significatif sur notre santé, y compris sur notre sommeil.

Il faut d'ailleurs tordre le cou à une idée reçue : le corps ne s'habitue pas aux nuisances sonores pendant la nuit. Tout simplement parce que les oreilles ne dorment jamais... Elles continuent de percevoir les sons, qui sont alors transmis au cerveau comme des informations à analyser.

Résultat : même si vous ne vous réveillez pas, votre cerveau continue de travailler. Or lui aussi a besoin de repos ! Sur-sollicité, il en peut pas profiter des vertus restauratrices du sommeil.

Les scientifiques ont d'ailleurs établi que l'exposition au bruit pendant la nuit déclenche de nombreuses réactions physiologiques. Il va notamment y avoir une sécrétion d'hormones (adrénaline, noradrénaline et cortisol) qui va augmenter la pression artérielle et accélérer le rythme cardiaque.

Il faut aussi savoir que l'ouïe est un sens très développé : au-delà de 40 décibels, soit l'équivalent d'un chuchotement, des troubles du sommeil vont apparaitre. Cela signifie que votre organisme, agressé par le bruit, réagit rapidement.

Toutes les phases du sommeil sont touchées par le bruit

Toutes les études menées sur le sommeil le montrent : les sons dégradent la qualité de récupération la nuit, même lorsqu'ils semblent anodins. Lorsqu'ils ne vous réveillent pas, ils aboutissent toujours à faire évoluer le sommeil vers un stade plus léger.

Le matin, vous aurez donc le sentiment d'être fatigué.

L'endormissement

Le temps nécessaire pour s'endormir est beaucoup plus élevé selon l'environnement sonore. Les personnes sensibles à ce type de nuisances peuvent même développer de véritables insomnies, surtout lorsqu'elles se focalisent sur un bruit récurrent. Exemple : le volume trop élevé de la télévision du voisin, lorsque les cloisons sont très fines.

Le sommeil léger

Le cerveau est particulièrement réactif durant cette étape. Un bruit peut donc provoquer un micro-réveil, ce qui va augmenter votre état de fatigue au matin. Pire : parfois, le réveil est franc et vous reprenez pleinement conscience. Vous risquez donc d'avoir des difficultés à vous rendormir, surtout si l'heure du lever est proche.

Le sommeil profond

Pendant la première partie de la nuit, vous ignorerez plus facilement les bruits, même si votre cerveau continue à les percevoir. On constate notamment que les enfants, qui semblent si bien dormir la nuit, dorment moins profondément et sont donc moins reposés s'ils sont exposés au bruit. Cela peut alors se ressentir sur leurs facultés d'apprentissage et donc sur leurs résultats scolaires.

Le sommeil paradoxal 

Pendant la deuxième partie de la nuit, notre organisme est beaucoup plus sensible aux sons. C'est d'autant plus problématique que les Français dorment en moyenne 1h30 de moins qu'il y a 30 ans (source). Nous avons des  nuits très courtes : 6h41 en moyenne , soit moins que les 7 heures minimum recommandées pour être en bonne santé.  Il est donc particulièrement important qu'elles soient ultra-qualitatives !

Un sommeil de mauvaise qualité a des conséquences sur la santé

Avez-vous déjà eu l'impression de ne pas avoir dormi de la nuit ? Cette sensation très désagréable signifie que vous restez trop longtemps en sommeil léger. Votre organisme n'est donc pas suffisamment reposé pour attaquer la journée.

De même, les insomnies et les multiples réveils nocturnes peuvent s'avérer épuisants.

Lorsque cette situation se répète, votre corps et votre cerveau vont souffrir, ce qui peut causer différents problèmes :

• baisse de la concentration, de la réactivité et des réflexes ;
• troubles de la mémoire ;
• irritabilité, baisse de moral pouvant aller jusqu'à la dépression ;
• prise de poids ;
• augmentation du risque de maladies cardiovasculaires et du diabète.

Les petites astuces anti-bruit pour mieux dormir

Pendant la journée, ménagez-vous des plages de silence et de méditation : une étude réalisée en 2015 a montré que cela pouvait être très efficace pour lutter contre les insomnies (source).

1 heure avant de vous coucher, coupez tous les écrans, détendez-vous et savourez le silence...

Soignez l'isolation de votre chambre : elle doit être la plus silencieuse possible. Cela peut passer par des rideaux anti-bruit, une bonne isolation thermique pour garder la fraîcheur et éviter d'ouvrir les fenêtres l'été (le bruit de la circulation peut être gênant), etc.  En fonction de vos revenus, il existe plusieurs dispositifs d'aides (ANAH, Ma Prime Renov'...) qui peuvent vous permettre de financer les travaux de rénovation énergétique et d'isolation phonique.

L'avis de Mohamed Sylla de Ridphonic

Votre sommeil est une véritable richesse, il faut le préserver ! Bien dormir contribue à votre bien-être et à votre équilibre. Lorsque votre sommeil est perturbé par les nuisances sonores, vous devenez stressé et à fleur de peau.

Il est donc impératif d'identifier la source de cette nuisance sonore et de régler le problème rapidement. La pire attitude serait d'attendre, car votre système nerveux ne le supporterait pas longtemps.

Mon conseil pour rester zen si vous êtes soumis à un environnement bruyant la nuit : dans la journée, faites des micro-siestes de 20 minutes.  Cela vous aidera à tenir le rythme et à améliorer votre humeur.